Comme je discutais récemment avec mon père des changements en cours dans l'édition, il m'apprenait que le concept était évoqué depuis plus de deux siècles.
Je ne résiste pas au plaisir de partager la citation :
"… L'humeur et l'envie rétrogradent dans les temps passés, et amènent les trésors de tous les siècles pour objet de comparaison avec la brochure nouvelle. Le mérite qui s'y trouve n'est jamais senti le premier jour ; on a plutôt fait de se livrer à une petite déclaration satirique, que de peser exactement la somme des idées renfermées dans le livre nouveau. On commence par le dédaigner, mauvaise disposition pour le bien juger. L'habitude de ne louer que les talents qui ne sont plus, s'accorde trop avec la paresse pour qu'elle y renonce.
On ne lit presque point à Paris un ouvrage qui a plus de deux volumes…
Nos bons aïeux lisaient des romans en seize tomes et ils n'étaient pas encore trop longs pour leurs soirées. Il suivaient avec transport les moeurs, les vertus, les combats de l'antique chevalerie. Pour nous, nous ne lirons bientôt plus que sur des écrans.
On ne hait pas la science, a dit quelqu'un ; on ne hait que la peine qu'il en coûte pour l'acquérir. Il faut être court et précis, si l'on veut être lu aujourd'hui."
Louis-Sébastien Mercier (1740-1814) Tableau de Paris, t. II, ch. CXLIV, "Bouquiniste".
Dictionnaire d'un polygraphe, 10/18, éd. 1978, p.110
Dans le dictionnaire Landais de 1839 (avant, on ne parle que de pare-feux) :
écran : du lat. crates, claie… Meuble dont on se sert pour se protéger de la trop grande ardeur du feu et de la lumière… – En t. de verrier, cercle de bois couvert d'une toile… – Ecrans panoramas, écrans, inventés en 1820 par un M. Gaucheret , lesquels, par un mécanisme fort simple, donnent une succession de scènes variées.